mardi 10 avril 2018

CHRONO PUNK - Le texte qui vient en tout dernier bonus à la suite de la saison 4. des nouveaux chants des Mabinogi.


CHRONO PUNK
(Ici, la figure Mythologique est Lou Reed)

À Lou Reed

Quain-t ech monne i n’sra pu fo qu’in bo noir por nos quate zius ébolis – énne plaje por deus z’éfant fidèle – ènne majon qu’ele cante por no clér chochonnache, ej saré vos trové. J’a u kèr à lire Arthur Rimbaud, pi parélh ech Jack Kerouac : Si qu’mizote ej résto ichi, cha finirot qu’ej varé l’badeu dech vilache, à randir émi chés tofes d’erbe-ed-fabrique, ej finiro din in lapin, ej frugo chés brainkes, j’apoursuivro chés bèles vakère…. Héé-héé-héé-héé ! Rénondidhius d’didhiu ! J’a core toudi branmint d’tindrèsse à zz’arlire, chés livres-la, mé j’a viuzi : su l’débout d’min né, n-y’a més leunètes qu’i me nnin fèt’t’ ramintuvoir, eque j’a viuzi pi qu’je n’su pu su l’cochie. Oubin, toudi, pu toudi – Din l’tenp mi j’alo coraint l’monne… ej n’avo pon core dijneu-vains qu’j’avo copé més longs caveus d’bisnik, awé, ej’n’àcouto pu si-taint On the road again ed Canned Heat, vu qu’par in bio jour j’avo ké.u dzeur in viu dikse à ch’Velvet Underground ack chele filhe Moe Tucker, Sterling Morrison – y’é dévié, achteure, lizote -, John Cale – echti lal, ch’t’in Galoi-, é-pi core in puke Lou Reed – in doét dir’ Lou Reed… mé mi j’a toudin u pu kèr à dire Lou Rède, pi si qu’ej m’àrtaro pon j’diro Leu Rède ! ch’é-t insin… Pi à l’suite ed tout cha ej’ m’a mé à àcouté tous lés dikses à ch’ Lou Rède... Pi i m’ sanne à vire que ch’ét d’la que m’vie ale a canjé, ènne photo qu’j’a vu d’ Lou Réde qu’i n’avot quazimint pu un poilh su s’tète, dzeur chl’albom Rock’n’roll animal. Mi, j’à fét propre el mènme au mo d’juyét 1975 (copé caveus), pi j’alo coraint l’monne… por mi dékènne el pouche in-n èr duska Bérck-plaje, àrttrové l’ thiote fàrfue d’ Babète, qu’èle ale réstot à Flèr-in-n-Escrebieu, mizote à Sin-l’-Noble, ch’ ét tou-t à l’ intour ed Doué tout cha, mé la ale étot in vagainces ack es’ matante pi sin mononke, à l’ mer. – Quain-t ale a vu m’ nouvèle tète es’ ghife ale a canjé ; Quoche eque t’a fét la ! Man qu’ t’ é pon bio conme cha ! Cha ‘va pu tizote. Awé, ch’ét-t insin qu’ Babète ale m’ àrchu é-pi ostot rinvoyé… Je m’ tuo a li déringé eque Lou Reed , Rock’n’roll animal é-pi ch’ Velvet Underground, tout cha, èle a n’voyot fo qu’ezz hippies, é-pi zz ch’ réstant ch’étot du brin. Babète, a n’avot kèr eque Crosby, Stills, Nash é-pi Neil Young, pi core chés Doors à-cose ed Morrison – pon Sterling, l’ote : Jim. Li étou y’a dévié, ej n’in die mie du ma, Neil Young nin pu, ch’étot core dés rudes… Bon, ch’chu rintré tourad, min pouche in-n èr, à Sin-l’Nobe, min gaziot séré, é-pi vla qu’din m’canme ej m’à mé à àcouter in-n abloukes tous més diskes eque j’avo d’Leu Rède, tout d’mitinbout d’més vagainces. E-pi j’n’à pu àrtorné à min licé, ej n’a pu àrvu Babète, j’a kminché à ouvré, pi aveuck min preunme gaingnache ej m’à acaté dés lives pi core ed’zotes dikses…
Echl’ainnée passaint, in-z étomes rindus en 76, qu’in-n alot intènne edvizé d’chés Sex Pistols… La tourade, ack ech Frèd Cask’ ed or -min thiot frarot -, in-n alot vir din l’sale dés fiètes ed Sin l’Nob, Takavir ! Eddie and the Hot Rods. E-pi bétot, i n-y aura chés Stranglers – Rénondidjous’ nondidjou d’mahousse ! – euzote, la, i-z éto’t’ vrémint téribes !- …Toudi su l’cochi mi j’dévalo à Londe, Pari, Brussèle, au mitan d’tous chés punks qu’i-z avo’t’ dés caveus parèlh eque mi.
Achteure, j’à toudi dés courts caveus, n-y’a core dés punks tout partout, pi j’n’a nin àrnonché à acaté chés dikses eque Lou Raide i déssake. Mé li étou i mét dés leunètes por lir’ Rimbaud, Kérouac, ou zz’otes dérvés… li, Edgar Allan Poe ; mi, Dylan Thomas. In-n ét vnu vius, li core puke – E-pi n’-y’ a toudi su l’cochie dés jonnes punks (pètète dés jonnes ed punks, achteure !), dés bisniks é-pi toute, ack el tènp j’à aprind qu’ch’étot el mènme, dés jonnes qu’is rèv’te d’in monne déloyé pi innsécanmint pu amiteu…
Achteure, ch’chu fo qu’in viu punk, trécopant in chim’tière aveuck deus boutlots d’io. Ech’chu fo qu’in viu punk qu’i àwète ènne tère dormoire… In viu punk, é-pi dzeur ènne cro n-y’a d’marké chés thiots-noms ed dés jonn’jins qu’i-z airont toudi dijneu-vains…

Traduction française de CHRONO PUNK
Quand le monde sera réduit à un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés – une plage pour deux enfants fidèles – une maison pour notre claire sympathie, - je vous trouverai. J’ai aimé lire Arthur Rimbaud et encore Jack Kerouac : Si j’habitais dans ce coin, je finirais par devenir l’idiot du village errant parmi les armoises, je finirais en lapin, je grignoterais les branches, je chasserais les jolies vachères… Hee-hee-hee-hee ! Bon Dieu de bon Dieu. J’ai toujours beaucoup de tendresse à relire ces livres là, mais j’ai vieilli : sur le bout de mon nez des lunettes me rappellent que je ne suis plus sur la route. Ou alors plus toujours – Jadis, j’allais courant le monde - …Avant d’avoir dix-neuf ans j’avais déjà coupé mes longs cheveux de beatnick, oui, je n’écoutais plus autant On the road de Canned Heat, car un beau jour j’étais tombé sur un vieux disque du Velvet Underground avec la fille Moe Tucker, Sterling Morrison, aujourd’hui lui est mort, John Cale – celui-là, il est gallois-, puis encore Lou Reed – on doit dire Lou Ride, je le sais. Mais moi j’ai toujours préféré dire Lou Raide. C’est comme cela… Et à la suite de ça, je me suis mis à écouter tous les disques de Lou Reed… Et j’ai comme idée que c’est là que ma vie elle a changé, une photo que j’ai vu de Lou Reed le crâne rasé, sur l’album Rock’n’roll animal. Moi, j’ai fait pareil au mois de juillet 1975, pi j’allais courant le monde… pour moi descendre en auto-stop à Berck-Plage, retrouver ce petit feu-follet d’Elisabeth, elle habitait Flers-en-Escrebieux, moi Sin-le-Noble, c’est autour de Douai tout ça. Mais là, elle était en vacances avec sa tante et son oncle à la mer – Quand elle a vu ma nouvelle tête son visage a changé : Qu’est-ce que tu as fait là ? Maman que t’es vilain comme ça ! Toi, ça ne va plus ? Oui, c’est de la sorte qu’Elisabeth elle m’a reçu puis aussi vite remercié… Je me tuais à lui expliquer que Lou Reed, Rock’n’roll animal puis le Velvet Underground, tout ça, elle n’en avait que pour les hippies, et les autres c’était de la merde. Elisabeth, elle aimait seulement Crosby, Stills, Nash & Neil Young puis encore les Doors à cause de Morrison – pas Sterling l’autre, Jim. Lui aussi il est mort puis de lui là, je n’en dis pas du mal comme pour Neil Young, c’est encore des bons… Je suis rentré très vite, en auto-stop à Sin-le-Noble, la gorge serrée, puis voilà dans ma chambre j’ai écouté en boucles toutes les vacances mes disques de Lou Reed. Puis je ne suis pas retourné à mon lycée, je n’ai jamais revu Elisabeth, j’ai commencé à travailler et avec mon premier salaire je m’achetais des livres et encore beaucoup de disques.
L’année passant, nous voici en 1976, on allait entendre parler des Sex Pistols. Là, tout de suite, avec Fred Casque d’or, mon jeune frère, on allait voir, dans la salle des fêtes de Sin-le-Noble, tu n’as qu’à voir ! Eddie and the Hot Rods. Puis aussi bientôt il y aurait bientôt les Stranglers – Nom de Dieu de Dieu de Truie ! Ceux-là étaient vraiment terribles ! - …Toujours en route, moi j’allais à Londres, Paris, Bruxelles, au milieu de tous ces punks qui avaient des cheveux pareils à moi.
Aujourd’hui, j’ai toujours des cheveux courts, il y a encore des punks partout, je n’ai pas renoncé à acheter les disques que Lou Reed il réalise. Mais lui comme moi, on porte des lunettes pour lire Rimbaud, Kerouac, ou d’autres poètes furieux – lui, Edgar Alan Poe, moi, Dylan Thomas. – On est devenu vieux, lui encore plus – Puis il y a toujours sur la route des jeunes punks (peut-être des enfants de punks aujourd’hui !), des beatniks puis d’autres, avec le temps j’ai appris que cela c’était la même histoire, des jeunes qui rêvent d’un monde libéré puis beaucoup plus amical…
Aujourd’hui, je ne suis qu’un vieux punk, traversant un cimetière avec deux bidons d’eau. Je ne suis qu’un vieux punk qui regarde une tombe… Un vieux punk, puis inscrit sur une croix les prénoms de jeunes personnes qui auront toujours dix-neuf ans. 
Le 15.01.2003.

-- Collage de S.O.D.A -








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J'en profite pour redonner là, à la suite, une partie d'un supplément d'un n° de Ffwl Lleuw, paru en 2017, dont on me réclame encore souvent des exemplaires mais il est épuisé ! Pour info le tout dernier texte à propos de Delmore Schwartz a été initialement écrit en picard mais je ne donne pas cette version ici mais si toutefois des personnes sont intéressées qu'elles me contactent via : christian.dequesnes@orange.fr

FEU DE BROOKLYN
par delà le Lou(p) Raide

Lou Reed – 1946-2013.

Avertissement : Toute personne qui se demande trop longtemps ce que vient faire Lou Reed, le rocker noir, je préfère écrire rauque-coeur, du Souterrain de Velours (The Velvet Underground), dans un dossier consacré à la Poésie contemporaine de New-York, s'expose à recevoir, un jour où l'autre... plutôt une nuit ! ...la visite du Corbeau d'Edgar Allan Poe

Aujourd'hui, il est a peu prêt normal de savoir énoncer que Lou Reed est auteur-compositeur-chanteur, musicien-guitariste et photographe ; aussi co-fondateur, avec le Gallois, l'homme à tête de cheval pianiste, violoniste et compositeur-chanteur de génie John Cale, de The Velvet Underground qu'Andy Warhol a pris sous son aile, en sa Factory de New York, afin qu'ils puissent enregistrer leur premier album à la pochette, devenue légendaire, de la banane jaune (originale ! Elle s'épluche est devient rose...) sur fond blanc... Puis toute la suite, la descente au enfer via les drogues, le sauvetage de l'icône montante de New-York, à Londres par le jeune prince David Bowie qui produira l'album de la transformation de par 11 chansons dont on pourrait croire qu'elles annoncent un jour parfait, mais c'est un leurre comme en témoigne son universel tube« Walk on the Wild Side » ==> Holly venait de Miami, Floride / Elle traversa en stop les Etat-Unis / En route elle s'épila les sourcils / Elle rasa les jambes et alors il devint elle / Elle dit, Hey baby, vient faire un tour du côté obscur […]

Rappel : «  Le poète est un Voleur de Feu » a annoncé dans sa voyance Jean-ARthur Rimbaud et voilà qu'il me semble en-corps plus juste quand nous lisons les paroles des chansons de Lou Reed.

Lou Reed est avant tout un homme de l'écriture des mots, c'est pour mettre ceci en avant qu'il adoptera le vecteur de la rauque musique, la voix de Lou Reed a toujours était rauque et non rock, c'est sa marque de fabrique, quand il chante non pas en musique mais contre la musique, tout contre, la serrant de sa voix et de son art pour non pas la détruire... (à la différence des punks qui verront en lui que leur grand-père) ...mais pour la dompter pour au final, de par ses mots, la libérer ; cette remarque me vient en grande partie de mon Amour, libération en final musical d'actes d'Amour total car malgré toute la quasi-noirceur des textes de Lou Reed, c'est bien à mon sens toujours d'Amour qu'il s'agit même si c'est sordide, désespérant mais par-delà du Feu de Brooklyn... – Lou Reed y a toujours pratiquement toujours vécu - ...il y a l'attente, la recherche de l'Amour qu'il finira par vivre et célébrer réellement dans les dernières décennies de sa vie avec la violiste Laurie Anderson.

Pensant le dévier de son inclination homosexuelle, alors qu'il est âgé de 17 ans, ses parents, sur les conseils de spécialistes de la psychiatrie de l'époque, consentent à lui faire subir des séances d'électro-chocs. Il évoque cette douloureuse et sordide expérience, en 1975, dans la chanson Kill Your Sons. Globalement la poésie radicale, crue bien souvent, parfois même choquantes témoigne encore et toujours de son traumatisme qui est aussi celui de toute un peuple de la nation américaine, plus encore de la ville de New York, pourtant néanmoins lorsque, rarement, il écrit sur la Lumière, le Soleil et la Spiritualité, l'éblouissement atteint des sommets. Après l'épisode des électro-chocs, Lou Reed qui très tôt c'est passionné pour la littérature, s'inscrit à l'université de Syracuse de l'état de New York où sa rencontre avec son professeur de littérature, le poète Delmore Schwartz*... - 1913, Brooklyn-1966-New Yok ...est déterminante, il applique dés lors à ses textes l'art de l'écriture inventive de son professeur et il fait le choix du vecteur de la musique rock et populaire afin de les faire entendre.

Après presque deux décades d'une carrière, tumultueuses et riches en rebondissements du Velvet Underground à son album Mistrial, considéré à tord comme l'un des plus mauvais de sa carrière, alors que tous les spécialistes le disent fini, voir moribond, celui qui est Le Feu de Brooklyn est de retour via la cité de La Grosse Pomme avec un album, en 1989, New York qui remet toutes les pendules, à bonne heure ! de la réalité de la nation du pays des Etats Unis.



Les titres de ce brûlot incontournable sont :

  • Roméo Had Julliette : Lou Reed revisite, à sa manière , le mythique couple de William Shakespeare « Pris entre les perfides étoiles, les lignes mouvantes de la carte erronée / Qui ont amené Colomb à New-York […] Il a un crucifix en diamant à l'oreille qui l'aide à chasser sa peur / D'avoir laissé son âme dans une voiture de location quelconque […] Roméo Rodriguez roule des mécaniques et maudit Jésus / Il passe un peigne dans sa queue de cheval noire […] Et la voix de Juliette tintait comme des clochettes ».
  • Halloween Parade : Lou Reed dénonce l'absurdité de la mascarade qu'est Halooween « […] À la frontière des docks et des terrains vagues / Cet Halloween ça va être quelque chose c'est certain / Surtout d'y être sans toi […] Et alors mon sang commence à se glacer […] On se revoit l'an prochain ? À la parade d'Halloween ».
  • Dirty Blvd : Lou Reed nous saisie la main et nous (en)traîne sur le boulevard crade devant l'Hôtel Wilshire « Pedro campe devant le Wilshire Hotel / Il observe derrière une fenêtre sans carreau / Les murs sont en carton […] Et son paternel le tabasse car il est trop crevé pour mendier / Il a neuf frères et sœurs / Ils sont élevés à genoux […] Il a trouvé un livre un sur la magie dans une poubelle / Il regarde les images et fixe les fissures du plafond / 'Je compte jusqu'à trois', dit-il, / 'Je souhaite pouvoir disparaître et m'envoler loin, loin...' »
  • Endless Cycle : Lou Reed ne c'est jamais pris pour ce qu'il n'est pas, ni pour Pierre Bourdieu, pourtant il nous parle du déterminisme social aussi puissamment que n'importe quel sociologue « Les travers du père se transmette au fils / Le laissant déconcerté et perplexe […] Comment pourrait-il faire ce qui doit être fait / Alors qu'il est un suiveur, non un leader[...] »
  • There is Not Time : Lou Reed nous signifie que l'on est vraiment tous très mal embouchés via cancer 'holocaustiste', car tel est son humour, généralisé en fond de toile « Ce n'est plus le temps des cérémonies […] Ce n'est pas le temps des fanfares [...]Ce n'est plus le temps de mon pays qui aurait raison ou tord […] Souvenez-vous où cela nous a mené […] Ce n'est plus le temps du profit personnel / C'est le temps de marche ou crève / On ne nous repassera pas les plats / Nous n'avons plus le temps ».
  • Last Great American Whale : Lou Reed règle en public, pour grandir, ses comptes avec sa mère qui est une sinistre baleine made in U.S.A... Puis il annonce l'inévitable exécution de la sentence« […] Argentée et noire avec de puissances nageoires / On dit qu'elle pouvait fendre une montagne en deux / C'est comme ça qu'on a eu le Grand Canyon / Certains disent l'avoir vue vers les Grands Lacs / Certains disent l'avoir vue au large de la Floride / Ma mère m'a dit l'avoir vue à Chinatown / Mais on ne peut pas toujours faire confiance à sa mère […] Un péquenot local membre de la NRA / Avait un bazooka dans son salon / Et croyant qu'il avait le Chef dans sa ligne de mire / Fit sauter la cervelle de la baleine avec un harpon de plomb […]
  • Beginning of a Great Adventure : Malgré tout Lou Reed veut nous dire qu'il y a peut-être encore un peu d'espoir, à condition que... : […] J'espère que c'est vrai ce que ma femme m'a dit / Elle dit, chéri, « C'est le début d'une grande aventure […] ça pourrait être marrant d 'avoir un gosse à qui je pourrais transmettre quelque chose / Quelque chose de meilleur que la rage, la souffrance, la colère et la douleur ».
  • Busload of Faith : Lou Reed nous réveille et nous nous secoue du plus lucide des conseil « […] Tu peux compter sur la cruauté / L'indigence de la pensée et de la musique / Tu peux compter sur le pire pour toujours arriver / TU AURAS BESOIN D'UNE MONTAGNE DE FOI POUR T'EN SORTIR. »
  • Sick of You : Lou Reed nous signifie qu'il y en assez de tout cela et que comme nous ne réagissons pas il en a marre « Bon je sais que quelque chose est sûr et certain / C'est qu'ici c'est le zoo et le gardien ce n'est pas toi […] Ils ont ordonné les Trompes et il a eu les oreillons / Et il est mort durant son traitement à l'hôpital Mt-Sinaï / Et mon meilleur ami Bill est mort à cause d'un comprimé toxique / Qu'un de ces docteurs sous speed avait prescrit pour le stress […] Et j'en ai marre de tout ça / J'en ai marre de toi / Bye, bye, bye. » 
  • Hold On : Malgré tout, encore une fois, Lou Reed nous dit de tenir bon, de ne pas raccrocher et même si « Il y a des Noirs avec des couteaux et des blancs avec des clubs de golf / Qui se battent à Howard Beach / Il n'y a rien qui ressemble au droit de l'homme / Quand vous marchez dans les rues de New York / Ne raccroche pas – il se passe quelque là / Ne raccroche pas – On se retrouve à Tompkins Square […] Les nantis et les non-nantis sont dans le même bain de sang / Cela est l'avenir de New York, ce n'est pas le mien. »
  • Good Evening Mr. Walddheim : Lou Reed pose toujours les questions essentielles « Bonsoir M. Waldheim / Et toi Pontife comment vas-tu ?[…] Oh terrain d'entente / Est-ce que terrain d'entente est un mot ou bien juste un bruit […] Ou est-ce vrai ? […] Que le terrain d'entente pour moi c'est sans toi […] ou bien est-ce vrai ? […] Qu'il n'y a pas de terrain où l'on pourrait s'entendre toi et moi. »
  • Xmas In February : C'est clair et net ! Lou Reed (re)met les points sur les i. et la barre au t. « […] Hendrix passait sur un juke-box indigène / Ils priaient pour qu'on les sauve […] Si vous plaît aidez ce Vétéran à rentrer à la maison' / Mais il est à la maison / Et il n'y a pas de Noël en février / Peu importe combien il a pu en sauver. »
  • Strawman : Lou Reed s'adresse à l'épouvantail de nos existences, il nous averti qu'Excalibur veille. Comment ne pas penser à une vision de prémonition directement liée aux deux tours du World Trade Center du 11 septembre 2001 en le quartier des affaires de New York « […] Epouvantail, qui va droit au diable / Epouvantail, qui va droit en enfer / […] Quelqu'un a-t-il besoin d'un autre gratte-ciel sans âme […] Une épée flamboyante ou peut-être une arche d'or flottant sur l'Hudson / Quand tu craches dans le vent cela te revient, direct, dans la figure. »
  • Dime Store Mystery : Lou Reed conclue et s'en est biblique «  […] Je voudrais ne pas avoir gaspillé mon temps / Tellement avec l'humain et si peu avec le divin / la fin de la dernière tentation / La fin d'un mystère de bazar. »

Puis enfin, un type à la voix rauque qui en 2003, avec son double album The Raven, offre à (re)découvrir à des générations le Poème Le Corbeau d'Edgar Allan Poe ne pas être un mauvais bougre pour la Littérature universelle.

[…] Le corbeau dit : «  Jamais plus ! »

Et le corbeau, immuable, est toujours installé, toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre ; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve ; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s'élever, - jamais plus !
    Le Corbeau – extrait et final – d'Edgar Allan Poe,
    traduction de Charles Baudelaire.

Je comprend, seulement maintenant que Le Corbeau est Lou Reed puis, pauvre nous, nous sommes là, hélas, comme en New York !
Christian-Edziré Déquesnes, le 2 juillet 2017, 17h18.

DELMORE SCHWARTZ 
- 1913/Brooklyn – 1966/New-York - 


Peu (re)connu, c'est pourtant l'un des écrivains et poètes majeur de la Littérature New-Yorkaise du siècle 20. T.S Eliot, William Carlos Williams et Ezra Pound s'intéresseront à l'écriture de Delmore Schwartz alors qu'il a peine 25 ans. En 1959, il est le plus jeune auteur américain à se voir décerner le Bollinger Prize. Au milieu des années cinquante, il devient le mentor de Lou Reed qui écrira deux chansons inspirées par Delmore Schwartz – European Son, en 1966 avec The Velvet Undrground et My House, en 1982. Au début des années soixante , Delmore Schwartz sombre dans l'alcoolisme et une profonde dépression aggravée, vivant reclus dans un hôtel de Manhattan. Le roman Homboldt's Gift / Le Don de Humbold, paru en 1975 et prix Pulitzer, de l'immense écrivain québécois Saül Bellow (prix Nobel de Littérature en 1976) s'inspire des derniers jours de Delmore Schwartz. De ce dernier, on peut lire, car traduit bien que tardivement, en français :
  • L'enfant est la clef de cette vie (un recueil de six nouvelles) - Editions du Rochers-2002
  • Screeno (version bilingue devenue très rare) – Editions du Rochers-2002.
  • Le monde est un mariage – Editions Le Serpent à plumes-2006.
  • Hôtel Delmore (Chroniques) – Editions Ombres-1991.

Egalement de Daniel Bismuth, son traducteur français, le livre qu'il lui a consacré : Delmore Schwartz ou Le Démon de l'origine. - Editions du Rocher-1991.

De Lou Reed, il est recommandé de lire, à ceux qui voudrait approfondir le sujet : Traverser Le Feu – Editions du Seuil/Fip-2008, intégral des textes de 1967 à 2000, pas seulement des chansons du Loup du Feu de Brooklyn, la mise en page original des textes est remarquablement originale et de la volonté de l'auteur qui précise dans sa préface que le vers exact pour le titre est initialement « ...Travers le feu qui lèche vos lèvres » et qu'il a hésité avec l'un de ses autres vers préféré «  Il ya une porte en face pas un mur ». Dans ce livre, dédié à son Amour, la violoniste Laurie Anderson, l'on trouve, au-delà de l'immense éclat de la « noirceur », des brûlots flamboyants d'une Lumière et Spiritualité éclairantes tel que : Here She Comes Now, Jesus ou Fly into the Sun.

1er juin 2012

Ô Delmore, comme vous me manquez. C’est vous qui m’avez insufflé l’envie d’écrire. Vous êtes le meilleur homme que j’aie jamais rencontré. Vous saviez saisir les émotions les plus profondes avec les mots les plus simples. Vos titres étaient plus que suffisants pour éveiller en moi des muses enflammées. Vous étiez un génie. Maudit.
Les folles histoires. Ô Delmore, j’étais si jeune. J’y croyais tellement. Nous formions un cercle autour de vous pour vous écouter lire Finnegans Wake. Si hilarant mais incompréhensible sans vous. Vous disiez qu’il y avait peu de choses meilleures dans l’existence que de se consacrer entièrement à Joyce. Vous aviez annoté tous les mots des romans que vous empruntiez à  la bibliothèque. Tous les mots.
Et vous disiez écrire une comédie semblable à The Pig’s Valise. Ô Delmore, c’était faux. Après que votre ultime délire vous ait conduit à une crise cardiaque à l’Hôtel Dixie, Ils ont cherché. Il a fallu trois jours avant que l’on vienne vous réclamer. Vous, l’un des plus grands écrivains de notre temps. Il n’y avait pas de valise.
Vous portiez la lettre de T.S. Elliott dans une poche près de votre cœur. Son éloge d’En Rêves*. J’aurais voulu que cela empêche ce mariage**. Rien de bon ne sortira de cette histoire !!! Vous aviez raison. Vous nous avez suppliés : « Je vous en prie, ne les laissez pas m’enterrer à côté de ma mère. Faites une fête pour célébrer mon départ vers, je l’espère, un monde meilleur. Et toi Lou, tu ne dois jamais écrire pour de l’argent sinon je te hanterai : je te le jure, tu sais bien que si quelqu’un peut le faire, c’est bien moi. »
Je lui avais remis une nouvelle. Il m’avait donné la note B. J’étais tellement blessé et honteux. Pourquoi me hanter si je n’avais aucun talent ? J’étais le marcheur de L’ours balourd qui m’accompagne*. Et je l’amenais à des cocktails littéraires. Il les haïssait. C’était de ma faute. Quelques verres plus tard, sa chemise était déboutonnée, un bout sortait de son pantalon, sa cravate était dénouée et sa braguette, ouverte. Ô Delmore ! Tu étais si beau. Appelé Frank Delmore, danseur étoile d’un film muet. Ô Delmore, votre cicatrice pour avoir tant bataillé avec Nietzsche.
Nous lisions Yeats et la cloche avait sonné mais le poème n’était pas terminé, vous n’aviez pas fini de lire, quand bien même des ruisseaux liquides coulaient de votre nez, vous ne vous arrêtiez pas de lire. J’étais cloué sur place. J’ai  pleuré – l’amour du mot – l’ours balourd.
Vous nous avez demandé de nous introduire dans le domaine de […] où votre femme était retenue prisonnière. Vos poignets étaient brisés par vos ennemis. Vos pilules brouillaient votre brillante intelligence.
Je vous ai rencontré dans le bar où vous veniez de commander cinq verres. Vous disiez qu’ils étaient tellement lents que vous auriez dû commander à nouveau avant d’avoir bu le cinquième verre. Nos cours de whisky. Le vermouth. Le jukebox que vous haïssiez, avec ses paroles si pathétiques.
Vous avez appelé la Maison Blanche un soir pour protester contre leurs actions à votre encontre. Ils avaient donné une bourse à votre épouse pour l’éloigner de vous et l’envoyer dans les bras de n’importe qui d’autre en Europe.
J’ai entendu le vendeur de journaux pleurer : Europe, Europe.
Donnez-moi assez d’espoir et je me pendrais.
Hamlet venait d’une vieille famille aristocratique.
Certains le croyaient saoul mais, en fait, c’était un maniaco-dépressif, ce qui revient à avoir les cheveux bruns.
Vous devez prendre votre douche seul, un acte existentiel. Vous pourriez glisser dans la douche et y mourir, seul.
Hamlet a commencé par dire d’étranges choses. Qu’une femme ressemblait à un melon d’Horace : une fois ouverte, elle commence à pourrir.
Ô Delmore, où était donc le Vaudeville pour une princesse*?  Un cadeau offert dans les loges par la star pour la princesse.
La duchesse a fourré son doigt dans le cul du Duc et le royaume s’est évanoui.
Rien de bon ne sortira de tout ça, arrêtez de lui faire la cour !
Monsieur, vous devez vous taire ou je serai forcé de vous vire
Delmore comprenait tout cela et pouvait l’écrire parfaitement.
Shenandoah*. Vous étiez trop bon pour survivre. Vos lumières ont eu raison de vous
L’attente de la gloire. Comme vous nous l’aviez appris.
Et je vous ai vu dans le dernier acte.
J’aimais votre esprit et votre savoir gigantesque.
Vous étiez et vous resterez toujours l’unique.
On peut amener un cheval dans l’eau mais pas le forcer à penser.
Je voulais écrire. Une phrase aussi bonne que l’une des vôtres. Ma montagne. Mon inspiration.
Vous avez écrit la plus belle nouvelle courte jamais écrite : Rêves*.
* Allusions à des œuvres de Delmore Schwartz
** Allusion à une nouvelle de  Delmore Schwartz, et sans doute à sa vie.



MémoiARe [– 2.] ou 50 AR pour Delmore Schw tz

Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps plein d'étonnement ,
de crainte, de doute rêvant des rêves qu'aucun mortel n'a jamais osé rêver ;
mais le silence ne fut pas troublé, et l'immobilité ne donna aucun signe,
                    et le seul mot proféré fut un nom chuchoté : «  Lénore ! » - C'était moi qui le chuchotais,                                                                             et un échos à son tour murmura ce mot : « Lénore ! »                                                                                                                - Purement cela, et rien de plus.                              
Extrait de : Le Corbeau d'EdgAR Allan Poe.

Le loup criait sous les feuilles
En crachant les belles plumes
De son repas de volailles :
Comme lui je me consume .

Extrait de : Une saison en enfer de Jean-ARthur Rimbaud.


J'ai rêvé que j'étais Président des Etats-Unis,
j'ai rêve que j'étais jeune et intelligent et que je n'était pas un désastre,
j'ai rêvé qu'il y avait un sens à la vie et à l'espèce humaine.

Extrait de : Le jour où John Kennedy est mort de Lou Reed.

Prologue :

J'ai pARfois l'impression que les années de mon enfance appARtiennent plutôt au début du dix-neuvième siècle, et, comme dit le poète, je crois avoir plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

Le 8 décembre 1913, Delmore – nul ne l'a jamais appelé autrement – se vit infliger l'existence.

La grande pARrade d'un AR :

À la piquette des jours de son printemps littéraire, Delmore SchwARtz a pour projet de traduire Jean-ARthur Rimbaud, afin de célébrer l'appARition de la lisière de sa vive saison... PARade, peut-être conviendrait : Dans des costumes improvisés avec le goût du mauvais rêve, ils mêlent les tours populaires, maternels, avec les poses et les tendresses bestiales ». Belle épigraphe en perspective, rêve-t-il en reposant le précieux fascicule, mais difficile à rendre tout de même... Motherly tricks pAR exemple... Il note que ces Illuminations furent éditées pAR Fénéon, justement l'un des rARes amis de Seurat... CirculAR letter...

...Delmore opérera de déconcertantes allées et venues, comme en l'oscillation perpétuelle d'un pendule tantôt « cuivre », tantôt « clairon »... Rimbaud était là certes, qui le prévient toujours : ne pas demeuré «  aussi ignoré que le premier venu auteur d'Origines »... In dreams begin... Lettre du voyant... Recommandée...

Les ARticles concernant sa traduction de Une saison en enfer, défavorables pour l'ensemble. Un vrai scandale ! ImpARdonnable ! Les journeaux et magazines de New York débordent d'indignation non contenue : on pARle de « sacrilège », de « négligence malheureuse », « d'omissions inadmissibles ». La très critique et non moins redoutée Mary Colum, amie de Joyce (ce qui envenime la plaie) concède néanmoins à Delmore « l'ARt d'accommoder les antisèches »... Delmore plaide le malentendu, son but étant non pas d'accomplir une traduction littéraire mais de livrer une version littérale, juxtalinéaire, qui puisse notamment constituer une aide pour les étudiants en langue française. D'ailleurs « the greatest of translations, the King James Bible, is full of errors »... Ainsi, Delmore admet s'être plus fié à son intuition – n'est-il pas lui-même poète ? - ...qu'au dictionnaire... Les flèches que lui décochent l'intelligentsia sont telles qu'il ne saura tirer nul réconfort de l'inattendue approbation de T.S. Eliot, lequel a jugé le travail de son distant sectateur «  pas mal du tout »...

...Mais les « erreurs » innombrables que l'on se plaît à relever peuvent aussi bien appARaître comme autant de savoureux « lapsus » :
  • « Troupeaux » devient « trumpets » : au jugement dernier, le « saigneur » ne rassemblera-t-il pas toutes brebis ? Ou comment les moutons de Panurge cèdent aux trompettes de la renommée...
  • « je rêvais » devient « I review » : agaçant pour un critique puriste, certes ! Mais rêver, n'est-ce pas revoir ?
  • « lendemain » devient « yesterdays » : chanson bien plus émouvante de Jerome Kern que de celle au même titre de The Beatles... Delmore se tient résolument on the other side of no tomorrow...
  • « fils de famille » devient « son of the house » : besoin d'évasion ?
  • « drôle de ménage » devient « peculiAR house-hold » : dècidément quelques problèmes d'ordre domestique !
    Et ce ad libitum...

...Une seconde édition revue et corrigée est publiée à la fin de l'année, mais pour Delmore, ce début de 1940 demeurera à jamais associé à la fin de quelque chose. Peut-être eût-il été mieux inspiré de repasser, ce que je ne pense pas, de repasser/repenser d'un peu plus près ses voyelles, ou plutôt sa voyelle (voyance?) : A schwARzt....
A noir. A black. Facile à traduire !?

[…] ( Un soir d'hiver, sa voisine Cornélia – Nela -Walcott peintre de son état qui fumait et buvait énormément fait brûler accidentellement un matelas ; réveillée à temps, Nela avertit ses voisins qui l'aident à transporter the smoldering mattress (attention au contresens) dans le jARdin enneigé où le matelas achève de se consumer. Delmore crut-il voir Hypnos et Thanotas emmenant le corps de Memnon ? Toujours est-il que dès le lendemain on enlève ce qu'il reste du matelas et c'est une identification noire dans la neige... Harry Levin, un ami avec lequel Delmore c'est définitivement brouillé, intervient sur cet entrefait et déclARe de manière sARcastique « qu'il s'agit là de la tombe de Delmore », as cleAR as black on white...) […]

[…] Delmore ne vas plus cesser de creuser cette veine : quinze ans plus tARd, le 24 juin 1955, il rédige dans son Journal, en un des gestes les plus morbides, son propre obituaire, nécessairement incomplet : SchwARtz, Delmore, U.S. Poet (1913- ) in E.B (Encyclopédia Britannica).

L'indentation est blanche, cette fois, SchwARtz, signifie noir en allemand. Du nom comme mausolée... Puis, après entrée, il va décliner son prénom jusqu'à une complète décomposition : Delmore de la Mort. De la Mors + De la Mère, wAR, mARe, MARs, Del MARs, I Del Mented, De la Mort ?

Delmore ? Un nom rARe, une maladie rARe.

Litanie : nightmARe, nicht mehr, nevermore (Le Corbeau d'E.A Poe est là!?), morose, Moros... « Nuit enfanta Moros »... Toute la kyrielle ! « Moros signifie le lot de vie et de mort, mais la valeur s'est fixé dans le sens funeste (Clémence Ramnox dans La Nuit et les enfants de la nuit, Flammarion).

Plus loin : « Delmore SchwARtz (dis Delmore have a middle name?) ». Non, puisque Joseph portait malheur... Inconsolable, Delmore lisait souvent Joseph et ses frères de Thomas Mann, livre qu'il ne pouvait se résoudre à quitter... Le rêve de Jacob auquel manque un échelon.
Donc, nul intercesseur.
[…]
Evidemment ! Dans un recueil (bagatelles) se trouve un essai intitulé Iago or lowdown on life... De bas étage, comme l'hôtel... l'alter-Iago... Certains érudits se demande encore pourquoi ShakespeARe a appelé Othello ainsi, et aussi pourquoi cette négritude ambiguë... Procédons : hot... hell... low... Le More... Delmore Black qui brûle de jalousie rentrée... qui tente donc de détromper sa femme avec d'autres... J'avais passé la nuit avec June dans un hôtel. «  Il y aura des biographies sur toi » - quand je suis retourné chercher ma pique à l'hôtel...

[…] Pas encore éclose, cette « maladie rARe »... nous n'en sommes qu'aux sonnets...

Mais laissons Robert Lowell conclure en poète cette question du nom :
Delmore – your name, schwARtz
One vowel bedevilled by seven consonnants....
« Voyelle endiablée par sept consonnes », Delmore avait-il une chance ? A noir...

Mais peu importe, le mal est fait : avec ce qu'il appelle dorénavant le Rimbaud disaster, Delmore vient de subir son premier revers (et je ne peux m'empêcher d'écrire RE-VERS et d'ajouter de SCHW__TZ ).

Epilogue :

12 août 1962 : dernier ARticle, publié dans la New York Book review. Titre : La Terreur est absolue.

Août 1962 : grâce à l'aide infiniment discrète de ses amis, Delmore est « admis » à enseigner à l'université de Syracuse, New York State. Au programme : La vie comme interprétation de la littérature ». parmi les élèves, un certain Lou Reed à qui il fera pARtager son goût pour Ulysse : you will be my my Dedalus, awright ?

2 janvier 1963 : assassinat de Kennedy. Ce jour-là, Delmore gardait l'écluse à l'Orange BAR en compagnie de ses étudiants, dont Lou Reed, quand la nouvelle les a foudroyés au comptoir telle une brochette de civils égARés, et ce par le truchement d'un vulgaire téléviseur :
  • Grave (c'est la tombe!) d'interrompre Yale-HARvARd !
  • Shot twice in the head !
  • Delmore, plus tARd, j'écrirai une chanson sur ce jour...
  • Quel jour ?
  • The day John Kennedy died... (Lou Reed l'écrira pour l'album The Blue Mask pARu en )

Fin 1965 […] Lou Reed cherche à revoir son « ami et professeur ». En vain.
Presque plus personne.
Signe pARticulier : déteste le rock and roll
Sur sa tombe, il voulait que figure fier et Arthurien.

LA METAPHORE FUT SON SALUT

DELMORE SCHWARTZ
BROOKLYN 1913 – MANHATTAN 1966
PARti chez les Muses

Travail de recomposition de Ch-Edziré Déquesnes, d'après des pages de
DELMORE SCHWARTZ ou le démon de l'origine de Daniel Bismuth.


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